Alors que le prix du mètre carré à Paris atteint les 10 000 euros en moyenne, la mairie de Paris va bientôt proposer à la vente des appartements neufs à moitié prix. Le secret ? Proposer de devenir propriétaire, non pas du terrain sur lequel est situé son bien, mais seulement des murs. Peut-on alors vraiment parler d’une propriété ? Quelles sont les obligations qui vont avec ce statut spécial et est-ce un investissement intéressant ?
Pour le moment, on ne peut accéder à la propriété de ces biens seulement si l’on est un couple avec enfant et 4500 euros de revenu maximum ou bien 5000 euros pour un couple avec deux enfants. Les dossiers sont triés par une commission spéciale qui étudie chaque cas. Selon la mairie de Paris, ces seuils pourraient augmenter à l’avenir. L’idée derrière cette politique étant d’ajouter de la mixité sociale dans certains quartiers de Paris. Cependant, même comme cela, le mètre carré à Paris reste bien plus cher que dans d’autres grandes villes de France. Ce projet est donc plus en direction de la classe moyenne pour l’aider à accéder à la propriété que vers des classes sociales plus modestes. On ne peut donc pas vraiment comparer ces logements à des HLM.
Etant donné que le terrain n’appartient pas aux propriétaires, ceux-ci doivent s’acquitter du loyer foncier, qui s’élève à 2 euros par mois et par mètre carré. Une contrainte dont l’addition peut-être salée pour un foyer à revenus modestes qui doit déjà rembourser un prêt immobilier. Parce qu’ils ne sont pas propriétaires du terrain, les propriétaires sont soumis à un certain nombre de contraintes. Ils ne peuvent par exemple pas louer leur bien. Ils ne peuvent pas non plus faire de plus-value en revendant leur appartement. La propriété de ce bien est aussi limité dans le temps à une période de 99 ans. Les propriétaires ne peuvent transmettre leur bien à leurs enfant en héritage uniquement si ces derniers remplissent eux-même les conditions préalables. Dans ce cas, les nouveaux propriétaires repartent pour une période de 99 ans.
Tous les experts semblent unanimes pour dire que ces logements en semi-propriété n’auront pas ou peu d’impact sur le prix de l’immobilier à Paris. L’élément essentiel dans le marché de l’immobilier parisien étant la rareté des produits. A moins d’une généralisation de ce type de mise en vente, le prix de l’immobilier restera le même. Etant donné la quantité de contraintes qui accompagne ces biens immobiliers, et surtout l’impossibilité de faire une plus-value, ce qui est souvent la raison pour laquelle on accède à la propriété, il n’est pas évident de voir l’intérêt que présenteront ces logements pour un bon nombre de personnes souhaitant accéder à la propriété. Si la sécurité d’être propriétaire de ses murs est bien entendu rassurante, le fait de ne pas pouvoir transmettre son bien en héritage et de ne pas pouvoir le mettre en location ou à la vente au prix du marché sont autant d’éléments qui limites considérablement l’intérêt de ces produits.