Tous les observateurs semblaient pourtant convaincus. La crise du Covid marquait la fin d’un long cycle de croissance à Paris, avec un début de migration vers la campagne et les villes moyennes. La réalité est un peu plus nuancée…
Seule une petite part de la population a concrétisé ses projets de déménagement. D’autres, plus nombreux, se tournent plus volontiers vers les banlieues, pour avoir plus d’espace.
Donc s’il est bien vrai que Paris perd des habitants (une tendance qui avait déjà commencé avant la crise sanitaire) on est bien loin de se diriger vers un Paris qui n’attire plus personne.
Plus de la moitié des français de moins de 35 ans se disent attirés par Paris.
Si les autres classes d’âges recherchent plus d’espace, moins de pollution et un meilleur cadre de vie personnel, les moins de 35 ans ont des priorités différentes, tournées vers la vie sociale.
Les opportunités professionnelles que représentent les grands centres urbains sont un facteur clé pour les jeunes qui recherchent des possibilités d’évolution ; or, Paris continue d’être le plus grand marché du travail en France.
Les jeunes se disent aussi très attirés par la capitale pour des raisons culturelles et sociales. Ils recherchent avant tout un cadre de vie tourné vers l’extérieur du foyer.
La proximité des cinémas, des théâtres, des concerts, des musées, mais aussi des restaurants et des bars ont donc une grande importance et détermine en grande partie leur décision de vivre à Paris.
Ils sont très majoritaires à se dire satisfaits de leur cadre de vie. La satisfaction augmente encore plus fortement chez les propriétaires de moins de 35 ans comparés aux locataires.
Il y a donc un fossé générationnel, avec les plus de 35 ans qui souhaitent quitter la capitale pour se mettre au vert, et les moins de 35 ans qui, au contraire, peuvent voir d’un bon œil ce que les autres rejettent. Les plus jeunes ne sont pas préoccupés par la taille de leur habitation et le bruit des rues peut même devenir synonyme de vie sociale.
Il s’agit donc d’une vraie différence de perception et d’attentes. Plus les parisiens avancent en âge, plus ils valorisent le confort personnel, leur centre d’intérêt devient plus intime. Ils recherchent donc des biens plus spacieux et confortables alors que les jeunes recherchent avant tout un quartier vivant et la proximité de lieux culturels et sociaux.