Nous sommes en pleine reprise du marché de l’immobilier, après deux mois totalement figés. Le marché sort avec dynamisme du confinement. Peut-on déjà parler de tendance ? Ou s’agit-il d’un effet de sortie de crise, qui ne durera pas ? Les notaires semblent penser qu’il n’y aura pas de crise de l’immobilier à Paris.
Il est bien entendu trop tôt pour parler de tendance, mais à Paris, les acheteurs sont bel et bien au rendez-vous. Le porte parole de la chambre des notaires, monsieur Thierry Delesalle, refuse de parler de conséquences du déconfinement, mais plutôt d’impression. Et cette impression est positive. Les visites se multiplient et même si une partie des acheteurs souhaitent remettre leur projet immobilier à plus tard, les notaires témoignent déjà de nombreuses signatures depuis 15 jours. Dès lors, si la crise économique ne frappe pas trop durement, et si les mesures économiques de l’Etat s’accompagnent d’effets rapides, les prix de l’immobilier à Paris ne devraient pas baisser. Cela étant dit, à court terme, il semble claire que le retour des acheteurs doit s’accompagner de bonne volonté de la part des vendeurs.
Depuis 2015, l’immobilier parisien affiche une santé insolente, avec une hausse des prix du mètre carré de 8 % en un an en moyenne. La plupart des arrondissements parisiens sont au dessus des 10 000 euros du mètre carré. En 5 ans seulement, l’Île-de-France a connu une progression de 23 % en moyenne. Cette hausse des prix du marché à Paris est le résultat d’une concentration de zones d’activité économiques dans un espace qui ne développe pas suffisamment son offre de nouveaux biens immobiliers pour répondre à toute la demande. Il ne s’agit en aucun cas d’une bulle spéculative. Les personnes qui investissent à Paris sont dans la majorité des habitants et non des investisseurs financiers. Le marché parisien n’est donc pas corrélé à la spéculation. C’est un marché réel, qui continuera d’attirer des investisseurs. Il est évident que l’année 2020 ne sera pas aussi dynamique que l’année 2019. Mais on ne peut décemment pas qualifier le marché de l’immobilier parisien de marché en crise uniquement parce que l’année ne sera probablement pas aussi belle que l’année 2019, année de tous les records dans le secteur immobilier.
Avec l’été qui approche, il faudra attendre septembre pour avoir une meilleure vue sur la tendance du marché et sur les effets de la crise économique. Il est aujourd’hui trôp tôt pour tirer des conclusions. Mais les observateurs sont optimistes, rappelant que la pierre est toujours une valeur refuge, et particulièrement à Paris où les prix augmentent depuis des dizaines d’années. Dans une situation de crise, nombreux sont ceux qui verront l’investissement immobilier d’un bon oeil.